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Hot Selkie Summer : La magie ambiguë d'Ondine

Mar 30, 2024

Quand l’été de l’Arizona positionne certaines parties de l’État quelque part entre Mercure et le Soleil, quand même lire un livre devient trop difficile pour les pauvres cellules cérébrales brûlantes, quoi de mieux qu’un joli festival de mini-films ? Et quoi de mieux pour cela qu'un voyage virtuel vers les latitudes les plus septentrionales, où les mers sont grises et turbulentes et les cieux plus souvent ravagés par les tempêtes que sombres et implacablement ensoleillés ? Le simple fait de voir les humains dans leurs épais pulls de laine suffit à déclencher un sentiment d’étrangeté et d’extraterrestre.

L'offre de cette semaine, comme celle de la semaine dernière, est une production indépendante irlandaise : Ondine de Neil Jordan. Il mène avec un acteur bien connu, Colin Farrell dans ce cas, mais remplit le reste du casting de talents moins connus et inconnus. Il se déroule sur la côte irlandaise, et c'est un film très irlandais, sans tomber dans le ridicule.

La question qu’il pose est : est-ce réel ? Ou est-ce de la fantaisie ? Le personnage principal féminin est-il une selkie ? Ou est-ce quelque chose de beaucoup plus banal ?

Cela commence de manière classique, avec un pêcheur malchanceux tirant une jeune femme dans son filet. Elle ne sait pas ou prétend ne pas se souvenir de son nom ou de qui elle est. Elle lui dit de l'appeler Ondine, qui est le nom d'un esprit magique de l'eau.

Il l'accueille et l'installe dans la maison de sa défunte mère. Et puis la magie commence à opérer. C'est du moins ce qu'il semble.

C'est sa jeune fille qui décide que la femme doit être une selkie. Annie est très intelligente, très précoce et très malade. Ses reins sont défaillants ; elle se déplace en fauteuil roulant. Elle vit avec sa mère, qui a un petit ami, un Écossais grand et bruyant.

Son père s'appelle Syracuse. Les habitants l'appellent Circus et se moquent de lui comme d'un perdant et d'un clown. Il fait de son mieux pour aider à élever Annie, l'emmenant en dialyse et lui racontant des histoires pendant les longues et fastidieuses séances.

Annie découvre rapidement l'étrange invité de son père et décide tout aussi rapidement qu'elle est un être magique. C'est une selkie ; elle est ici pour Syracuse, comme elle le dit elle-même. Si elle enterre sa peau de phoque, elle peut vivre sur terre pendant sept ans et elle peut verser sept larmes. Mais elle doit veiller à ce que son mari-phoque ne vienne pas la chercher et qu'il ne la ramène pas chez elle, au bord de la mer.

Le film construit la magie de manière subtile et moins subtile. Il la montre émergeant de l'eau comme un phoque, vêtue d'une robe ajustée qui ressemble à une peau tachetée de phoque. Elle se prélasse sur la jetée ou sur le rivage, comme le ferait un phoque. Quand elle sort dans le bateau avec Syracuse et chante sur l'eau d'une voix douce et perçante dans une langue qu'il ne connaît pas, les poissons se précipitent dans son filet, même des variétés qui n'apparaissent pas habituellement ou pas du tout.

Image : Vantage Paramount

Ce n'est pas seulement de la chance qu'elle apporte. La tragédie frappe, mais même cela apporte du bien dans son sillage.

Avec la tragédie vient la réalité et l'explication banale de la mystérieuse femme de la mer et de l'homme tout aussi mystérieux et sinistre qui vient la chercher. Cela explique d'où elle vient, pourquoi elle est là et ce qui l'a amenée dans les filets de Syracuse. Même sa chanson a une explication et une provenance.

Et encore.

Qu’est-ce que la magie, vraiment ? Où se rencontrent les contes de fées et le quotidien ? Comment la chance de Syracuse change-t-elle et ses filets se remplissent-ils, si ce n'est par la magie de la selkie ? Est-ce simplement une coïncidence si cette tragédie se produit et si elle tue une personne et en handicape une autre, elle sauve une vie très importante ?

Le film n’est pas tout à fait fantastique, mais ce n’est pas non plus du fantastique. Il se situe à la limite du réalisme magique. Il y a des merveilles dans son monde, même si elles ne sont peut-être pas exactement ce qu'elles semblent être.

Ou sont-ils?

Judith Tarr est une passionnée de chevaux depuis toujours. Elle soutient son habitude en écrivant des œuvres de fantasy et de science-fiction ainsi que des romans historiques, dont beaucoup ont été publiés sous forme de livres électroniques. Elle a écrit un manuel pour les écrivains qui souhaitent écrire sur les chevaux : Writing Horses: The Fine Art of Getting It Right. Elle vit près de Tucson, en Arizona, avec un troupeau de lipizzans, une foule de chats et un chien aux yeux bleus.